Patrimoine architectural

Patrimoine architectural

La Crosnière : C’est la croix et la Crosnière !

Avant de n’être plus qu’un cimetière, la Crosnière était une île submersible aux grandes marées. Cette île est apparue  au début du XVIIIème siècle par accumulation de sables et de vases venus des marais de Beauvoir et de la mer.  L’île était alors séparée du continent par le chenal de La Lasse qui mesurait 50 mètres de large. C’est en 1767, sous la direction du négociant de Noirmoutier, Corneille Jacobsen que des travaux d’endiguement débutent. Une première digue de 6000 mètres voit le jour, c’est le début de la poldérisation. Cette opération a permis d’assécher les terres environnantes qui devinrent cultivables et attractives. Les premiers colons débarquent et s’installent dès 1768. Jusqu’alors rattachée à la commune de Barbâtre sur l’île de Noirmoutier, l’île se voit accorder son autonomie le 16 janvier 1772 et devient alors la paroisse Notre-Dame-du-Pé avec son église et son cimetière propre. Quelques années plus tard, en 1794, La Crosnière subira la Guerre de Vendée durant laquelle l’église et la cure de l’île seront ravagées et brûlées.

L’autonomie de l’île ne durera que 27 ans, car très vite, le chenal de La Lasse s’envase et l’île perd son caractère insulaire et se retrouve rattachée au continent, à la commune de Beauvoir-sur-Mer.

Aujourd’hui, de cette époque, seul subsiste le cimetière où reposent les hommes et les femmes qui colonisèrent l’île dont celle du fondateur de la Crosnière, Corneille Jacobsen (inhumé le 25 mars 1787) ainsi que celle de Jeanne-Thérèse-Louise Lauwers, épouse du premier régisseur de l’île.

Sur l’île de la Crosnière, rattachée à Barbâtre jusqu’en 1772, reposent les hommes et les femmes qui la colonisèrent dont GG. Jacobsen, bâtisseur des digues et de la poldérisation.

Grotte. Monument religieux original situé à Saint-Gervais, cette grotte est l’œuvre d’un fermier de la Foullonnière qui éleva une petite grotte à l’endroit où la Vierge lui était apparue dans un buisson.

Bourrine. Une habitation traditionnelle du marais breton vendéen qui, selon la coutume locale, appartenait à son constructeur si la fumée s’échappait un matin d’une maison construite en une nuit.

Les moulins. Héritages d’un passé très actif, il en reste 7, souvent restaurés par des propriétaires privés.

Le petit Patrimoine : salorges et bourrines

La salorge est une grange de stockage du sel, sa forme est donc conditionnée à cet usage. N’avez-vous pas remarqué leur forme trapézoïdale et quelque peu inclinée ? Cela sert à compenser la pression exercée par le poids du sel ! Les salorges sont faites de bois, pour mieux s’adapter aux sols instables des marais, car c’est un matériau relativement souple.

Peut-être que vous avez aperçu au fil de vos balades des maisons noires qui ressemblaient étrangement à des salorges ? Ce sont en fait des lotissements construits dans les années 1980 qui allient esthétique et fonctionnalité. La structure en métal de l’habitation est recouverte d’un bardage en bois foncé, d’où la ressemblance aux granges à sel. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’en voir, vous en trouverez sur la Route du Port à Beauvoir-sur-Mer, juste après le rond-point reliant Beauvoir-sur-Mer à Bouin.

La bourrine est l’habitat traditionnel du Marais Breton Vendéen et symbolise l’adaptation de l’homme à ce milieu naturel particulier. Elle est facilement reconnaissable grâce à son architecture et aux matériaux utilisés, les ressources naturelles locales. En effet, le toit de ces petites maisons est fait de végétaux, comme le roseau et les murs sont faits de bauge : de la terre préparée.  La terre est prélevée sur place, mélangée à du sable puis mouillée. Elle est ensuite brassée et mêlée à des végétaux afin de pouvoir réaliser les murs. Les bourrines sont des habitations à faible coût de réalisation car seuls les matériaux présents sur le territoire immédiat sont utilisés et ce sont les propriétaires eux-mêmes qui érigent leur maisonnette.

Vous trouverez peu de constructions anciennes en pierre car ce n’était pas une ressource présente dans le marais et son acquisition, son transport et éventuellement sa taille représentait un coût trop important pour les constructeurs. Seuls les plus riches pouvaient se l’offrir, c’était le signe d’une prospérité évidente.

Les « bourrines de la nuit »

Une ancienne coutume locale voulait que si en l’espace d’une seule nuit, les constructeurs avaient bâti une maison d’où, aux premières lueurs de l’aube, s’échapperait, bien visible de tous, la fumée symbolique du foyer alors la construction leur appartiendrait.

C’est la commune qui, par charité, laissait ce qu’on appelle les « délaissés de charraud », des petits terrains vagues en bordures de chemins (qui sont appelés ici les « charrauds ») à la disposition des plus pauvres, sous réserve qu’ils respectent la coutume.

Il apparaît évident qu’aux vues des conditions dans lesquelles la bourrine était construite : un délai court (une seule nuit !) et l’obscurité, la construction ne pouvait être réellement une habitation, sinon une grossière hutte qui servait d’abri sommaire.

Halles de Beauvoir, Ça s’en va et ça revient…

Aujourd’hui incontournables dans le centre bourg de Beauvoir-sur-Mer, sur la place des Trois Alexandre, les Halles de Beauvoir ont une histoire pleine de rebondissements !

Depuis le Haut Moyen-Age, les Halles en bois rythmaient la vie des belvérins mais en 1895, les Halles ne correspondent plus aux besoins de la population, le bâtiment trop bas, trop sombre ne permet pas une utilisation optimum. Les Halles en bois sont donc remplacées en 1897 par des Halles métalliques, plus hautes, plus pratiques. On pourrait alors croire que ces changements effectués, les Halles connaîtraient un avenir paisible, bien installées… Et bien non ! En effet, au début des années 60, la circulation dans le centre bourg s’accentue et les places de parking commencent à manquer, les Halles sont jugées trop encombrantes et sont vendues en 1965 à une société de menuiserie, de la commune voisine de Bouin. L’entreprise rachète les Halles pour une somme modique et les remonte à l’identique en guise d’atelier. C’est en 2009, après la cessation d’activité de l’entreprise familiale que la commune de Bouin rachète le terrain et propose à la commune de Beauvoir-sur-Mer de racheter (symboliquement !) ses Halles.

Le rapatriement des Halles sur la commune s’inscrit dans un projet global de redynamisation du centre bourg et en particulier de la place des Trois Alexandre. Cette initiative est unanimement saluée et soutenue par la population qui s’approprie le projet immédiatement. Grâce au soutien de la Fondation du Patrimoine, les Halles sont restaurées avant d’être remontées en janvier 2011. L’été 2011 marque l’achèvement des travaux et le début d’une quatrième vie pour les Halles.

Les 6 Moulins: A tire d’Ailes

Les moulins ont toujours fait partie du paysage du Pays du Gois, et au gré du vent et des saisons, ont marqué la vie des habitants. Ils faisaient partie intégrante de la vie et du paysage vendéen. Au plus fort de leur activité, Beauvoir-sur-Mer a compté une dizaine de moulins ! Bien qu’aujourd’hui il n’en reste plus que deux.

La commune de Saint-Gervais compte deux moulins : le moulin de la Rive et le moulin de Châtenay. Le premier, qui date de la fin du XVIIIème siècle, est un moulin tour, sans ailes. Il se trouve sur la route de Bouin et appartient à un privé. Ce moulin aurait même joué un rôle dans la Guerre de Vendée, minime certes, mais tout de même. En effet, Le Chevalier François Athanase de Charrette de la Contrie s’y serait réfugié pour la nuit en sortant de la bataille de Bouin en vue de mettre en place une embuscade sur la route de Châteauneuf. Le Chevalier de Charrette pleinement engagé contre la République était à la tête de l’armée Catholique et Royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz durant trois ans où il alterna victoire et défaite jusqu’à son exécution en mars 1796 à Nantes qui marque la fin de la Guerre de Vendée. Sa désormais célèbre devise est bien connue des Vendéens : « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais ».

Le moulin de Châtenay a été réhabilité en 2003 grâce à la Fondation du Patrimoine qui l’a entièrement restauré. Ce moulin à vent est antérieur à 1831 car il est déjà référencé sur le cadastre à cette date. Aujourd’hui, le moulin n’est pas en fonctionnement et est actuellement en vente.

Pour admirer ses grandes ailes, rendez vous sur l’axe Châteauneuf/Saint-Gervais, il se trouve derrière le camping.

La commune de Bouin compte elle aussi un moulin : le moulin Voisin et également nommé Moulin de l’hôpital est un moulin tour construit au milieu du XIXème siècle est situé Boulevard de la Procession Saint Marc. Le mécanisme de rotation des ailes du moulin ne peut aujourd’hui plus fonctionner car une cheminée est accolée à la tour ce qui rend impossible tout mouvement des ailes.

A Saint-Urbain, le moulin du Poirot se dissimule à la vue, au lieu-dit « Les Cheminées ». Ouvrez grand vos yeux dans la verdure et vous apercevrez très certainement le moulin tour. Le moulin est à l’emplacement, où au temps des Romains, il y avait un port et une voie carrossable menant aux villages alentours.

La commune de Beauvoir-sur-Mer abrite elle aussi deux très beaux moulins : le moulin Sainte-Catherine et le moulin Saint-Esprit. Le premier, est un moulin tour construit vers 1700 par Nicolas le Laboureur, Supérieur de la Maison des Trinitaires à Beauvoir. Durant tout le XVIIIème siècle, le moulin est loué à des fariniers jusqu’à sa vente comme bien national au district de Challans le 24 mai 1791. Les propriétaires s’y succédèrent. Acquit en 1841 par la famille Biron, le moulin tourne pendant plus d’un siècle mais depuis 1962, plus aucune activité ne l’anime.

Le second, le moulin Saint-Esprit est sans doute l’un des mieux conservé aujourd’hui sur le territoire avec le moulin de Châtenay. Construit par Pierre Burgaud en 1837 sur l’Avenue des Moulins, le moulin tour restera dans la même famille jusqu’au 21 décembre 1863, date à laquelle le fils du constructeur le revend. La tempête de 1999 va entraîner la casse des ailes du moulin et sa détérioration générale. Il faudra attendre le 20 Octobre 2010 pour que le moulin retrouve toute sa superbe avec la restauration de la tour, puis du toit ainsi que la pose de nouvelles ailes.

Centre de Bouin : Un Bouin c’est tout !

Au-delà de sa remarquable église, le centre-bourg de Bouin offre de multiples demeures qui méritent qu’on y fasse une halte.

Grâce au commerce du sel, la commune de Bouin possède un patrimoine légué par les seigneurs et les riches marchands qui s’y sont succédé. Une balade dans ses rues étroites et pittoresques vous permettra de vous plonger dans le passé et d’admirer de somptueux logis et autres demeures.

Parmi ces monuments, prenez le temps de faire une pause devant la Demeure du Pavillon où a vécu le Sénéchal de Bretagne au XVIème siècle, au Grand Logis qui abritait les Seigneurs du Poitou, ou encore la Chapelle des Sept Douleurs qui a servi à déposer les cercueils en attente de sépulture pendant près d’un siècle. N’hésitez donc pas à déambuler librement dans ses ruelles qui ne manquent pas de charmes.